Je discutais cet après-midi avec un ami, actuellement en train de suivre un régime faible en glucides. Il essayait de me faire comprendre que « ça marchait » parce qu’il avait perdu suffisamment de poids et qu’il s’est donc mis en tête que les glucides étaient responsables de l’épidémie d’obésité qui fait rage en Amérique et qui débarque lentement en France.
C’est quelque chose que vous avez surement déjà du essayer, ou bien, vous avez surement dans votre entourage une personne qui ne jure que par ça maintenant.
Dans ce billet, je ne vais pas vraiment vous parler de sucre à vrai dire, ni de protéines ou de lipides…je souhaiterais aborder la question de la validité de ce qu’on peut lire ou entendre autour de nous. Ce avec quoi nous sommes bombardés en permanence, sans vraiment savoir ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas.
Le lait c’est bon pour les os, il ne faut pas manger trop gras, trop de protéines sont mauvaises pour les os… etc…
Pour la personne souhaitant prendre son alimentation en main, pas toujours évident. Alors que faire ?
La première chose que je vous invite à faire est comprendre l’affirmation suivante : Cum hoc sed non propter hoc en français : la corrélation n’implique pas la causalité.
Ce principe gardez-le en tête et faites-en votre cheval de bataille…pas que dans le domaine du sport, non plus que dans le domaine de la nutrition ; mais à chaque fois que vous avez l’occasion d’échanger votre avis avec quelqu’un d’autre.
Dans le contexte du présent article ; qu’est-ce que cela signifie ? Et bien c’est simple : parce que deux évènements semblent êtres liés, ne signifie pas que le premier est la cause du deuxième.
Dans l’exemple de mon ami… penser que parce que manger moins de glucides fait perdre du poids est un exemple typique de corrélation considéré comme causalité.
Pour beaucoup de personnes lire que le régime Ducan « marche » est quelque chose de commun, ou encore que « transpirer plus fait perdre plus de poids » est encore une approche axeé sur un principe d’action-résultat qui est une approche limitée et souvent trompeuse. Les articles que vous pourrez lire là-dessus sont souvent la preuve d’un argument que l’on veut vous faire croire…mais posez-vous avant cela là question : quelles sont les preuves qui me sont présentées me permettant de considérer l’affirmation suivante comme valable ?
Deux groupes test, le premier pour lequel une diète faible en glucides a été prescrite, et un second groupe pour lequel une diète riche en glucides a été prescrite. Il a été observé une perte de poids supérieure à 35% chez le groupe test A par rapport au groupe test B.
Vous pouvez lire ce genre d’études un peu partout : dans les journaux, sur Internet, à la télévision….bien que les résultats semblent parler pour eux-mêmes dans un premier temps ; c’est en réalité une autre histoire. Voici les questions que vous devez vous poser (oui l’esprit critique s’impose comme une nécessité mes amis):
- Quels sont les individus qui composent les deux groupes ?
- Le niveau d’activité et l’âge sont-ils similaires ?
- Comment les sujets tests ont-ils attesté de leur diète ? Etaient-ils surveillés ?
- Mais surtout…malgré une macro-composition différente, le total calorique était-il en tout point similaire ?
Cet exemple est simplificateur…mais pas si éloigné de la réalité.
Pour beaucoup d’études il faut savoir plusieurs choses :
A. Les sujets testés sont dans beaucoup de cas des volontaires qui remplissent des fiches…
…et l’histoire a montré que beaucoup de personnes n’étaient pas systématiquement honnêtes durant des périodes d’études, et ce pour plusieurs raisons – le plus souvent pour des raisons sociales ; la personne se sentant le besoin de mentir pour ne pas être jugée (par exemple, un aliment consommé mais pas reporté) ; mais aussi se tromper tout simplement! En pensant qu’une part de gâteau qui contient 500 kCal n’en contenait que 150 ou 200.
Ces marges d’erreurs humaines sont la première variante qui fausse de facto les résultats.
B. La deuxième sont souvent des variables volontairement omises …. savez-vous pourquoi ?
Et bien, mener des études à grande échelle coûte de l’argent. Et cet argent appartient soit au gouvernement, soit à une société privée. Très rarement (par rapport aux études privées), vous aurez des études pleinement financés par le gouvernement.
Prenons le cas de la créatine HCL…pour laquelle des études ont prouvées sont efficacité…et pourtant…pas tant que ça. Les études ont pour la plupart été financés par des laboratoires, qui eux-mêmes synthétisent et produisent de la créatine HCL !
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Parlons également d’un composant qui fait débat depuis des années maintenant…l’aspartame, que l’on retrouve dans le lait, dans les boissons dites « sans sucre » ou encore dans certains sucreries.
Je vous invite à vous prêter à cet exercice, en cherchant des études sur Internet prouvant par A + B que l’aspartame n’est pas dangereux, et croyez-moi, vous les trouverez : Des études parfaitement menées sur le papier, revues et validées par un « spécialiste ».
Mais pour aller plus loin, je vous invite à vous poser la question « qui a financé telle ou telle étude ? »
Sur le très connu « news-medical », le danger de l’aspartame est considéré être un « mythe ».
http://www.news-medical.net/news/20100903/Aspartame-danger-myths.aspx
Et pourtant, si vous prêtez attention à la source dans notre exemple, il s’agit du Calorie Control Council.
Voila entre autre ce qu’on peut trouver sur Internet à propos de ce cabinet :
http://www.bulletproofexec.com/calorie-control-council-plans-to-keep-you-fat-so-you-will-buy-more/
La question qui se pose de fait, toujours dans notre exemple, est « quels sont les membres de ce cabinet ? ».
Il vous faudra mois de cinq minutes pour comprendre que ce cabinet, fondé en 1966, représente plus de 60 fabricants et distributeurs de boissons « sans sucres », d’aliments « pauvres en gras » mais surtout des distributeurs de plus de 12 marques d’édulcorants divers et variés.
Pour la petite histoire, sachez que l’aspartame a été interdit durant 16 années par la FDA…et puis au bout de 16 années…putsch politique, Donald Rumsfeld est élu en charge du cabinet, et puis l’aspartame est considéré non toxique pour le consommateur.
Comment alors se positionner par rapport à de telles informations ?
Comprenez que, quand il y a un débat, il y a des billets ; de très gros billets sur la table. Et pour la richesse de certains, la question de votre santé au second plan ne se pose pas.
Le sucre est-il mauvais ? L’aspartame est-il toxique ? Les protéines sont-elles dangereuses pour les os ?
Ce sont des questions qui se méritent d’être posées, et plus que jamais apprenez à prendre position et vous y tenir. N’attendez-pas qu’une étude vous prouve que vous ayez raison ou ayez tort. Les études contradictoires mènent une courses sans fin sur le terrain des enjeux financiers ; c’est un fait.
La première approche consiste à prendre du recul et se poser la question de savoir comment nos ancêtres faisaient. Consommaient-ils moins de 30 grammes de protéines, souffraient-ils d’ostéoporose ?
La deuxième appelle au principe de précaution : l’aspartame a été synthétisé pour la première fois en 1965 seulement. Considérez-vous comme dangereux le dépôt d’une substance synthétique dans votre cerveau qui a été mise au point il y à moins de 50 ans ?
La troisième appelle à la raison : les gens mourraient-ils d’hypercholestérolémie avant que l’on scande haut et fort que « Le Jaune d’oeuf est presque aussi mauvais que le tabac » (ridicule).
Des exemple comme ceux présentés sont légion de nos jours…non pas parce que la science évolue (en partie oui), mais parce que l’argent fait tourner le monde et tant que cela restera le cas, nous conserverons une science aux bottes de l’industrie, des chercheurs payés pour se taire et d’autres payés pour mentir.
Plus l’on trompe le consommateur, et plus il finit par faire la richesse d’une industrie ou d’une autre (commerce équitable pas-si-équitable-que-ça, qualité de la viande douteuse ou encore pesticides plus que toxiques).
Comprendre qu’il en est de votre responsabilité personnelle de vous informer mais aussi prendre une position politique et sociale forte pour votre santé, celle de vos amis ou de votre famille, si vous ne voulez plus être aux mains de magnats qui considèrent la santé comme un business.
Comment changer les choses ?
J’entends souvent le « de toute manière ça ne change rien », très pratique et facile à sortir autour d’une discussion de comptoir.
- Pensez-vous que favoriser l’économie locale puisse faire changer les choses ?
- Pensez-vous que consommer des oeufs de poule en liberté soit une bonne chose ?
- Seriez-vous prêt à faire les marchés pour rencontrer les producteurs locaux fasse avancer le débat ?
Je pense que oui. Désigner d’un nom commun le diable « eux les industries« , n’est-ce pas aussi plus facile que de prendre un engagement personnel pour sa santé et celle de son entourage ?
Soyez-sûr qu’une personne qui cesse de faire le bonheur de l’industrie agro-alimentaire, ce sont 10 personnes qui l’apprennent.
Une personne qui décide de couper ou réduire sa consommation de viande, ce sont potentiellement 10 tonnes d’eau qui ne sont plus gaspillées.
Un couple qui gagne bien sa vie et décider de se procurer chez le producteur du coin, c’est potentiellement son confort de vie que vous améliorerez.
Que vous le vouliez ou non, votre corps est votre responsabilité. Mais c’est une très bonne chose ; si vous êtes fidèle lecteur du site, alors vous avez déjà un respect suffisamment grand envers vous-même pour ne plus être un acteur passif de votre vie, une nutrition plus consciencieuse et choisie, et non subie. Au delà de la « simple » alimentation, c’est aussi une manière forte d’agir pour vous.
Alors, le sucre, dangereux ? Et bien, il ne le sera jamais autant que le manque d’éducation….
Discussion2 commentaires
Merci pour ces éclaircissements.
A mon avis, il faudra avant tout prendre le temps de se renseigner et de démystifier les choses, car en effet, l’alimentation et la prise de poids sont entourés de beaucoup de mythes qui conduisent les gens vers le mauvais chemin.
Bonjour !
Et bien oui. La santé est qu’on le veuille ou non un business juteux, qui rapporte des M à des sociétés. L’information partielle ou biaisée n’est rien de nouveau hélas. Comme toujours sur le site, j’essaie d’appeler au bon sens.