Les mythes en musculation…. ces fameux mythes dont tout le monde entends parler ; encore et toujours, des années durant :
Il ne faut pas trop manger avant d’aller se coucher…
…et profiter de la fenêtre anabolique
Et la liste pourrait continuer comme ça des heures durant. Comment les mythes sont-ils diffusés ; pourquoi continuent-ils d’exister, encore à ce jour, alors que beaucoup ont déjà été réfutés scientifiquement ?
Cet article de discutera pas des mythes en question, et ce parce qu’ils sont bien trop nombreux ; mais aussi parce que le but de l’article est de réfléchir sur les raisons qui font que ces mythes existent, encore et toujours. J’invite le lecteur à poser toutes ses questions sur la plateforme dédiée ; afin d’avoir les réponses adéquates !
Il existe à mon sens plusieurs raisons qui expliquent qu’encore à ce jour, ces mythes soient propagés, discutés, mais surtout : perpétués ; au moins quatre raisons qui expliqueraient pourquoi tous ces mythes survivent encore à ce jour.
1 ère raison : le marché
L’argent fait tourner le monde. Avant la question de la santé ou de l’éducation, c’est celle du profit qui se pose. Comment vendre plus ? Comment faire acheter plus de nourriture ; plus d’équipements et surtout…de plus en plus de compléments alimentaires.
Shakers, repas rapides, pilules magiques et j’en passe. Pour cette raison, il est dans l’intérêt du consommateur de ne pas être correctement éduqué, mais plutôt de continuer à croire qu’il faut manger six repas par jour ; qu’un shaker avant et après l’effort sont importants ; et que c’est la mort assurée sans caséine avant de se coucher.
Parce que l’impulsion du marché s’alimente (sans mauvais jeu de mots) du manque d’éducation du consommateur ; on se retrouve avec des pans entiers de l’économie bénéficiant d’études biaisées, ou mal interprétées.
Bien que l’article discute des mythes en musculation, ce point s’applique aussi bien au domaine de la santé. Il suffit de regarder le marché du bio (marché dans lequel j’ai naïvement plongé il y a quelques années), ou encore celui du sans-gluten.
Le marché (les vendeurs) pousse donc à son niveau son lot de mythes et fait de son mieux pour les perpétuer. Si demain le gros des consommateurs décide de ne plus acheter de whey, ce sont des milliards d’euros en moins pour l’industrie du complément alimentaire. Le marketing a les crocs mon ami.
2è raison : le phénomène de répétition
Beaucoup de moutons, ahem de personnes répètent ce qu’elles apprennent sans véritablement questionner. Il suffit de répéter plusieurs fois quelque chose pour que cette chose devienne une réalité. Combien de culturistes pensent encore que l’insuline est à éviter, que les aliments à IG élevés sont donc à proscrire ?
Inutile de chercher trop loin, à force d’avoir un fait répété, même faux, il devient réalité. Au marketing ensuite de faire sa sauce pour monétiser sur notre crédulité.
J’apporte une subtilité ; certaines choses sont encore au coeur du débat (je pense par exemple à la fameuse vitamine D) et il ne s’agit pas à mon sens de mythes. Les analyses et les interprétations changent en permanence. Aussi les conclusions que l’on tire peuvent changer ; la beauté des sciences, c’est aussi la facilité qu’elles ont à admettre qu’une deuxième observation donne des résultats bien différents de la première ; que la méthodologie utilisée n’est pas la plus pertinente, etc…
Répétitions perpétuées par les célébrités qui répètent un discours, ou qui ne nous disent pas tout.
3è raison : la mauvaise foi
Et oui ! La mauvaise foi existe, c’est à dire ne pas prendre pleine responsabilité d’une erreur que l’on a pu commettre, et masquer la vérité à tout prix ; afin de (d’essayer) préserver son intégrité. Les sites internet, les professionnels de santé, les spécialistes santé & nutrition dans un petit magazine…tous peuvent parfois pratiquer une politique du déni. Plusieurs motifs sont possibles, expliquant ce qui pousse ces personnes à agir de la sorte :
- Raisons financières
- Raisons politiques
- Raisons stratégiques
Au moins trois raisons expliquant que l’on peut trouver une information fausse sur internet, même si l’auteur en est conscient ; il préférera quoi qu’il en soit occulter la vérité. C’est un phénomène qui heureusement est de moins en mois existant ; et ce grâce à la voix donnée aux lecteurs sur internet. Les faits infondés, mensongers ou trompeurs se retrouvent avec une espérance de vie réduite.
4è raison : l’incapacité
Tout simplement. Personne n’est bon dans “tout”. Et quand il s’agit des sciences nutritionnelles et sportives ; il est difficile de trouver des personnes compétentes, sachant lire les études dans un premier temps ; les interpréter correctement dans un deuxième temps, et enfin s’exprimer sans biais dans un troisième temps. Sans un bagage comprenant l’apprentissage de l’analyse critique, des avantages et inconvénients du panel des méthodologies existantes, il est très difficile de comprendre. Par exemple, les termes employés peuvent prêter à confusion (“amélioration significative” sans chiffres ni mise en corrélation est très trompeur), et bien sûr… la fameuse corrélation n’impliquant pas la causalité !
Mentionnons également parfois la confusion volontaire des chercheurs (et on retombe dans la mauvaise foi ; pour des raisons économiques par exemple), rendant alors l’analyse critique d’autant plus difficile.
Enfin le problème auquel on se heurte en passant des intermédiaires , c’est qu’ils peuvent se tromper (cela arrive), mais peuvent également mentir, se cachant derrière un ensemble d’accréditations et diplômes farfelus.
Il existe beaucoup de personnes dans cette catégories, les fameux professionnels de santé, les experts, gourous et spécialistes… expliquant ce qu’il faut manger, ce qu’il faut éviter pour ne pas devenir gros et laid.
5è raison : le manque de motivation
J’ai dit 4 ; mais je rajoute le manque de motivation ; je pense que les individus dans nos sociétés ont de plus en plus de mal à véritablement s’engager, à s’investir. Peut-être à cause du trop-plein d’informations autour de nous, des études toutes aussi contradictoires les unes que les autres…dur à dire. Et c’est ce manque de motivation qui favorise une politique de répétition sans jugement critique : non vérification des faits ; non-analyse des sources ; etc… n’aidant pas à mettre fin à ces mythes.
L’information est alors propagée, même incorrecte. Bien que le manque de motivation se retrouve surtout sur les sites internet « amateur » ; il se peut aussi que les journalistes ne vérifient pas la source , et préfèrent alors retransmettre une information préalablement diffusée ; et ce sans un travail de recherche.
Conclusion
Cinq raisons qui permettent aux mythes de continuer d’exister ; même si ces derniers ont été réfutés depuis longtemps. Pour le lecteur, il n’est pas toujours évident de déceler le vrai du faux, et sans un bagage académique adéquat, peu peuvent véritablement analyser de manière critique l’information qui circule. Alors que le bon-sens peut quoi qu’il en soit permettre de comprendre un peu mieux comment interpréter l’information, il faut garder en tête que cette fausse ; ou mauvaise information représente d’importants enjeux (financiers par exemple), expliquant pourquoi ces mythes ne sont pas encore prêt à totalement disparaître…