…ou comment l’industrie du Fitness m’a tué.
Ce matin, dans ma quête zélée d’inspiration je suis tombé sur un site qui m’a un peu mieux ouvert les yeux sur la situation actuelle dans le monde du Fitness.
Je veux parler précisément de l’usage de substances dopantes, et de tout un tas de stéroïdes anabolisants. On le sait tous, Ronnie Coleman, Jay Cutler ou encore Flex Wheeler ; tous ces « monstres » de la génétique abusent d’un ensemble de substance pour devenir, plus forts, plus lourds, plus « esthétiques ». Tous se dopent pour avoir un avantage sur les autres compétiteurs – peut-être que la symétrie des bras ou l’alignement des muscles dorsaux feront la différence. Chaque année, on les retrouve encore moins humains, et c’est cette manie autour de la perfection qui alimente une sempiternelle philosophie qui semble être une mode dans le monde de la musculation : mange, entraîne-toi et deviens plus fort .
Mais bien sûr…
On comprends assez vite quand on commence à s’intéresser à la musculation que l’on atteindra jamais un physique similaire ; parce qu’en plus de l’avantage génétique (prédisposition), il y a le GROS avantage pharmaceutique : le meilleur ne sera pas celui qui s’entraînera de la meilleure manière qu’il soit, mais celui qui arrivera à cycler sur ses produits et être déshydraté, gonflé et sec comme une feuille pour le jour J.
Est-ce que je dénie le travail et l’effort ; l’investissement et la « passion » ?
Non pas du tout je sais bien que ce sont là des résultats qui ne viennent pas par tour de magie – et je leur leur laisse le crédit de leurs actions, je respecte aussi cette détermination hors-norme.
Pourquoi ne l’avouent-ils pas ?
Parce qu’ils ont tout un tas de sponsors sur le dos – et le jour où ils avouent en public qu’ils abusent de ces substances, leur carrière est terminée. Point. Et pourtant, Frank Zane ou encore Serge Nubret ont avoué utiliser ces substances, Nasser el Sonbaty, décédé à cause d’un abus justement, fut l’un des rares à prendre parole et dénoncer la folie qui fait rage dans ce milieu ; le danger de ces substances et l’hypocrisie qui existe autour de cette pratique.
Quel est le problème ; ne sont-ils pas libres de faire ce qu’ils veulent ?
Totalement, et je n’ai aucun problème avec ça, après tout, cela ne regarde qu’eux si ils sont le système endocrinien endommagé, la libido disparue et la fertilité aussi existante que l’homme invisible. Je ne cautionne pas cette pratique ; mais je ne juge pas. Tout comme je n’ai ni les tenants ni les aboutissants des motifs qui les ont poussés à se doper en premier lieu, et je sais aussi qu’il y a sans aucun doute un effet de spirale ; et une fois qu’un produit anabolisant vous a fait gagné 6 mois de pratique ; il n’y a aucun retour en arrière. C’est aussi pour ça qu’on les retrouve toujours plus « impressionnants » chaque année.
Et donc, où veux-tu en venir ?
Et bien pour commencer, j’ai de plus en plus de mal chaque jour à accepter que des gens dopés soient les représentants ; les modèles du « fitness » mais aussi des modèles pour des milliers de jeunes, tous ayant une idée en tête : devenir comme eux .
Mais aussi que ces gens-là, spots vivants de sociétés de compléments alimentaires, parlent de bien-être, santé et forme, alors que c’est tout sauf ça. Pour eux c’est surtout de la douleur, du sang épais, et le cholestérol d’un diabétique. En cause : l’abus de produits. Et puis, n’oublions-pas de parler des troubles du comportement alimentaire, ou encore des problèmes d’images ; les poussant à devenir toujours plus musclés. Je ne les blâme pas ; Franco Colombu disait remarquer pour beaucoup de bodybuilders un complexe et le manque d’une figure paternelle, intéressant…
Je trouve la situation catastrophique : des bodybuilders sous-payés, des juges les poussant à devenir plus gros chaque année pour le spectacle (les gens adorent voir un Kai Green exhiber une forme unique ou un Phil Heath poser comme une statue grecque) mais surtout moins en phase avec la réalité. Dans ce milieu, la prostitution pour se payer les produits est quelque chose de courant… Et je ne parle pas que des hommes ; les femmes aussi sont tout autant concernées !
J’ai aussi du mal, parce que je me sens trahi dans une certaine mesure ; après tout pour beaucoup la motivation première est de se sentir un peu mieux dans sa peau ; ou encore reprendre sa santé en main. Mais quand je vois que mes « modèles » sont ceux qui se piquent ou ont les intestins qui ne ressemblent plus à rien ; j’ai du mal.
C’est tout ?
Pour reprendre ce que je disait plus haut ; je le savais , vous le saviez ; nous ne sommes pas dupe. Ce sont là des physiques trop gros et trop développés pour être naturel. Et j’accorde à ces professionnels la nécessité du mensonge, après tout il ont leurs sponsors sur le dos.
Mais ce qui me choque d’autant plus, c’est cette « nouvelle » génération de bodybuilders, des jeunes entre 20 et 30 ans qui arborent des physiques parfaits. Le problème c’est que la plupart sont également dopés jusqu’au cou mais surtout qu’ils le nient. Tous « naturels » qui arborent un physique et des stats. plus qu’impressionnants.
Là où le bât blesse, c’est que cette génération semble un peu plus accessible et on se dit aussi qu’avec 4 ans de travail, on finira par avoir le même corps. Alors on se prive de sortie et on se sent mal si on a loupé un entraînement ; parce que l’impression de s’éloigner de nos objectifs nous tombe sur la tête comme une épée de Damoclès.
Bien au fait sur les culturistes pro ; je me suis fait bien avoir par ces sportifs qui ont le même âge que vous et moi mais « qui s’entraînent depuis qu’ils ont 17 ans ». En analysant leurs stats (taux de masse grasse, tour de bras, poids, évolution), beaucoup dépassent leur potentiel génétique de beaucoup ; beaucoup trop.
La plupart se rapprochent des stats et des performances de bobybuilders professionnels ; pour lesquels l’abus de substance est une question qui ne se pose pas ; mais aussi qui s’entraînent depuis 15 ou 20 avant d’atteindre un tel niveau.
On a donc des personnes, nouvelles icônes qui clament haut et fort ‘ne rien prendre‘ et vendre du rêve. Les images fusent sur Internet et l’on viendra nous parler de faire comme eux : s’entraîner dur armé de la mentalité d’un spartiate. Qu’en est-il vraiment ?
Ce qui me frustre, c’est que les jeunes avancent avec un modèle en tête, une icône en tête ; et que tôt ou tard ils déchantent ; se trouvent nuls ou pensent qu’ils n’atteindront jamais le physique auquel ils aspirent.
Au final il y a ceux qui abandonnent et ceux qui à leur tour finissent par tomber dans le piège des stéroïdes. Avoir les testicules qui rétrécissent à 20 ans ; mauvais calcul.
Je reconnais aussi que la plupart des photos (ex)inspirantes que nous avons pu poster ne reflètent pas la réalité ; et désormais nous feront tout pour rendre honneur à des personnes comme vous qui prennent leurs vies en main, qui s’alimentent mieux et qui décident de se bâtir un corps digne de ce nom.
Pour 2014, recettes et photos saines, mais aussi philosophie de la passion seront à l’honneur.
95% des modèles que vous verrez, c’est un éclairage photo, une condition particulière (jamais vous ne verrez de photos de sportifs « hors saison ») et l’abus de substance pour être gonflé et sec toute l’année.
Je vous avoue m’être fait avoir plus d’une fois, et le but de cet article est aussi de prendre le temps pour vous et pour nous de questionner et comprendre ce qu’il est possible d’atteindre avant de clamer « Moi aussi je veux être comme lui… ».
Vous pouvez avoir un super physique, et être en forme ; devenir plus fin et bien dans votre peau ; mais qu’on se le dise, le rêve que l’on vous vends ne reflète pas la réalité. La réalité pour moi ; ce sont des sportifs comme Sébastien, que la passion alimente et qui arbore un magnifique physique, et ce sans produits.
Fit…for Life.