La vitamine C n’en finit plus de faire parler d’elle ; et oui, la recherche scientifique elle aussi fonctionne comme une mode. Une fois que l’on a fini de pointer du doigt les graisses, puis les sucres, en passant par le sel ou la consommation d’eau..après le gluten, c’est au tour de la vitamine C d’être sous les feux de la rampe. Et non des moindres ! Entre des décès et les augmentations de la coagulation sanguine, la vitamine C serait dangereuse. Serait, parce que je n’ai pas encore approfondi le sujet, et que la hype alarmiste est quelque chose que je n’aime pas trop pratiquer. Je suis le sujet de très près depuis quelques mois, mais il y a encore des avis contradictoires, tout comme je sais que les études sont aussi biaisées que les opinions des détracteurs qui les diffusent. Pourquoi la vitamine C, plus que le gluten ou bien les protéines ?
Que l’on soit clair, je ne dis pas que les dangers de cette vitamine C n’existent pas, et l’on sait depuis longtemps qu’un excès en micronutriments a des répercussions graves sur la santé, mais je préfère pratiquer une approche plus modérée en attendant que l’on ait le fin mot de l’histoire. De plus c’est aussi celui dont le ton sera le plus alarmiste qui aura plus de chances de retrouver son ouvrage en tête des ventes. La règle a été vraie, est vraie et sera vraie…
Dans ce billet, je vais plutôt m’adresser au sportif dont la performance est un enjeu ou un objectif. Une étude menée sur 11 semaines par l’école norvégienne des sciences sportives (Norwegian School of Sport Sciences), par le Dr Gøran Paulsen, a montrée qu’une trop forte consommation de vitamine C et E conduit à une diminution de l’adaptation à l’endurance, en provoquant des disruptions cellulaires au sein des muscles sollicités, c’est ce qu’on peut lire dans une étude parue le 3 février dans The Journal of Physiology.
Pour l’athlète cherchant aussi bien à optimiser sa santé et améliorer sa performance, cette étude permettrait de mieux cerner les potentielles interactions entre une supplémentation en vitamines C et E face et l’adaptation cellulaire.
Le Dr Gøran Paulsen explique notamment :
Nos résultats ont montré qu’une supplémentation en vitamine E et vitamine C a conduit à la perturbation de l’augmentation des protéines mitochondriales que l’effort d’endurance provoque ; et nécessaire pour l’adaptation musculaire à ce même effort.
Pour ce protocole de test, ce sont 54 jeunes hommes et jeunes femmes qui ont participé à l’étude sur une durée de 11 semaines. De manière aléatoire ont été distribuées des gélules contenant 1000mg de vitamine C et 235 mg de vitamine E (que sont les doses que l’on trouve habituellement dans le commerce), ou bien un placebo. Durant ces 11 semaines, les participants ont suivis un programme d’endurance physique, comportant 3 à 4 sessions par semaine, principalement de la course à pied.
Pour le suivi, ce sont des prélèvements sanguins et des biopsies musculaires qui ont été réalisées.
Et les résultats annoncés sont tout de même intéressants ! En effet, pour la plupart, il n’a pas été mesuré d’impact sur la consommation d’oxygène, il n’a néanmoins été mesuré une augmentation des marqueurs signalant la production de protéines mitochondriales que chez les sujets n’ayant pas consommé les vitamines C et E.
Bien que les doses admises ne présentent aucun danger sur la santé d’un individu, le Dr Paulsen de préciser :
Nos résultats indiquent qu’une consommation élevée de vitamine C et E, à l’image des doses que l’on trouve dans le commerce, appelle à la prudence, surtout pour le sportif d’endurance […] Des études supplémentaires restent quand même nécessaires pour mieux cerner les mécanismes sous-jacents de ces résultats, mais nous en déduisons que ces vitamines ont interférées avec le signalement cellulaire, tout comme elles sembleraient avoir perturbées l’expression de certains gènes.
Il est bien admis que l’exercice augmente la production d’oxydants, participant au signalement des processus conduisant à l’adaptation cellulaire, et il est possible qu’une trop forte dose de vitamine C et E agissent en véritables antioxydants, réduisant ce même stress oxydatif ; ce qui conduit à une adaptation musculaire amoindrie.
L’avis de la rédac’
Les vitamines sont véritablement au cœur du débat ces temps-ci , et la consommation de vitamines n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Elles jouent toutes un rôle particulier dans l’organisme, de l’expression des gènes, au maintien de l’homéostasie du glucose, ou encore de l’assimilation des macronutriments….aussi, il ne faut pas voir les vitamines que l’on trouve dans le commerce comme le remède « miracle » qui vous redonnera la forme en cas de fatigue.
La santé se pratique surtout dans votre assiette, une diète adaptée et équilibrée vous permettra de vous passer de vitamines synthétiques, dont les effets peuvent êtres plus néfastes qu’autre chose.
Cette étude est intéressante, mais nous ne savons pas vraiment sur quelle base le choix a été opéré pour les participants. Étaient-ils tous sédentaires, ou bien certains bien plus athlétiques que d’autres ?
Quid de l’alimentation pour ces mêmes personnes en dehors de l’étude ?
Nous mettrons ce billet à jour dès que nous aurons plus d’informations.
Sources
- Vitamin C and E supplements hampers endurance training
- Norwegian School of Sport Sciences
- The Journal of Physiology